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2025-Pentecôte+ séjour de Juin dans les Corbières du 7 au 14 juin
jeudi 20 mars 2025, par , ,
Camping La Bernède à Rennes les Bains (11190)
Site Internet : www.camping-renneslesbains.fr
mail : labernedecamping@gmail.com
Tél : 04 68 20 07 30
Possibilité de restauration sur le camping
Apéro d’accueil offert par le club le vendredi à 19h
Repas au restaurant du camping le mardi soir
Auberge espagnole la veille de la fin du séjour
L’ordre des circuits à vélo sera décidé au moment du séjour en fonction des conditions météo et autre
Présentation du séjour Pentecôte+ Juin en Corbières du 7 au 14 juin :
Possibilité de rejoindre le camping en voyage itinérant : inscription auprès d’Adeline.
Possibilité de venir pendant le week-end de Pentecôte uniquement !!
Organisation :
Comme d’habitude, nous nous répartirons dans les Mobilhomes lors de la réunion préparatoire.
Chaque MH est autonome : S’entendre avec ses colocataires pour l’intendance(petit dej et repas du vendredi soir- choix des lits)-
La réservation sera faite par l’un des occupants directement au camping en indiquant le nom du club. Voir Règlement interne des séjours.
Séjour Pentecôte 2025 à Rennes-les-Bains
Les Corbières que nous découvrirons lors du séjour de Pentecôte sont au cœur de l’Occitanie. On peut en retenir pour preuve que le toponyme corbières vient de l’occitan corbiéras qui signifie un nid de corbeaux. Une avifaune pas très glamour me direz-vous ! Mais comme nous serons hébergé au cœur d’un site Natura 2000 (au titre oiseaux) nous verrons peut-être des busards, l’Aigle Royal ou le circaète Jean-le-Blanc A priori plus sympathiques que les corvidés.
Pour être plus précis nous pédalerons au cœur des Corbières occidentales limitées à l’ouest par le fleuve Aude, au sud par le Fenouillèdes, au nord par le sillon du Lauragais et à l’est par les Corbières maritimes ou catalanes au relief plus calme. C’est un pays de moyenne montagne où les collines calcaires séparent des vallées où se concentrent les cultures. Les pentes sont occupées par une flore typiquement méditerranéenne : garrigues, pinèdes et sous-bois de chênes verts renforcent l’âpreté du paysage adoucie par le vert des vignes qui occupent le fond des vallées.
La géologie a malmené ce chaos calcaire qui fait transition entre la Montagne Noire et les Pyrénées. Nous serons souvent confrontés à un relief tourmenté : des vallées entaillées de gorges profondes, séparées par des plateaux où rien n’est plat : il faudra jouer du dérailleur. Le point culminant, le Pic de Bugarach, atteint 1230 m.
L’Histoire a marqué les Corbières entre l’an mille et 1210. Pendant deux siècles un mouvement religieux chrétien dissident s’est opposé à l’Eglise catholique romaine. Sa résurgence dans la pensée contemporaine doit beaucoup aux ouvrages de Michel Roquebert, Citadelles du vertige en 1966 puis une Epopée cathare en 5 volumes jusqu’en 1998. Je me revois encore faisant la queue pour obtenir une dédicace de l’auteur dans les locaux de la librairie Privat. Pardonnez-moi cette incidence personnelle mais elle touche au cyclotourisme. J’avais entrepris à l’époque de rallier tous les châteaux cathares en les filmant avec une magnifique caméra super huit encoconnée dans ma sacoche avant qui n’était pas encore une Berthou. Ces châteaux en ruines sont toujours là et seront certainement un point fort de notre séjour.
Rennes-les-Bains – Vieillevigne – Rennes-les-Bains, 65 km, 1071 m de dénivelé
Notre camping est implanté dans le petit village de Rennes-les-Bains. Avec à peine plus de 200 habitants, les rumeurs du bourg ne devraient pas nous gêner.
Traversé par la rivière la Sals, le village est connu depuis l’Antiquité pour ses sources thermales réputées soulager les rhumatisants. C’est l’établissement thermal et ses curistes qui animent un peu le village.
Les 15 premiers kilomètres seront une agréable mise en jambe car nous remontons des cours d’eau. Il faudra s’arrêter à Arques devant le château. En réalité c’est plutôt une « maison forte » avec son haut donjon carré flanqué de quatre tourelles d’angle. C’est un très bel exemple de l’architecture militaire gothique du XIIIe siècle. Il est donc postérieur d’un siècle à la « croisade contre les albigeois » dont nous parlerons ailleurs.
La D70 qui nous mène à Bouisse monte pendant une dizaine de kilomètres. Partis de 300 m d’altitude il faut franchir la côte des 700 m. Autour de Bouisse, les pentes sont couvertes de buis, cette plante ayant donné son nom au village. Une belle descente nous mènera dans la vallée de l’Orbieu. Peut-être un aller-retour jusqu’à Vignevieille puis nous remonterons paisiblement les gorges de l’Orbieu jusqu’à Lanet et Pont d’Orbieu. Ces gorges étroites où serpente la D212 sont un véritable canyon désert à l’exception du hameau de Montjoi.
Passé le Pont d’Orbieu, la vallée s’élargit et nous commencerons la deuxième ascension sérieuse de la journée. En une dizaine de kilomètres elle nous amènera à 731 m d’altitude au col de la Fage le point haut de la journée. Auparavant nous pourrons jeter un coup d’œil sur les ruines du château d’Auriac.
Il est mentionné vers 1210 comme jouant un rôle de verrou passant d’une armée à l’autre pendant la croisade contre les albigeois. Un peu plus loin nous vérifierons si la cascade de Parégot est alimentée. Quand il a bien plu, la chute est haute d’une centaine de mètres. Mais l’été il n’en reste qu’un mince filet d’eau.
Il ne reste plus qu’à se laisser glisser le long de la pente pour rejoindre la vallée de la Sals et Rennes-les-Bains. Au passage nous aurons traversé Sougraigne en évitant de rencontrer la lavandière de la nuit. Il parait que cette créature féminine lave parfois son linge dans le cours d’eau. Il vaudra mieux aller faire trempette dans les thermes de notre village !
Arques, Gorges de l’Orbieu (65km-1071m-OR n°20314001)
Sortir du camping à droite - À gauche, passer le pont sur la Sals - À droite, D14 - À droite, D613 - SERRES - D613 - ARQUES - (km10) - À gauche dans Arques, D54, route de St Hilaire - À droite, D70 - (km20) - À droite, D129 (sur 400m) - À gauche, D70 - BOUISSE - D70 - MONTJOI - À gauche, D212 - GORGES DE L’ORBIEU - (km30) - Continuer dans les gorges sur la D212 jusqu’au Moulin de Lagarde et la D40 qui arrive sur la gauche - Faire demi-tour sur la D212 - MONTJOI - D212 - À gauche, LANET - (km40) - D212 - À droite, le Pont de l’Orbieu - À gauche, D212 - SAVIGNAN - D212 devient D74 - (km50) - FOURTOU - COL DE LA FAGE - D74 - (km60) - SOUGRAIGNE - D74 - À droite avant le pont, Chemin de la Bernède - Camping à droite (km65)
Couiza – Limoux– Arques 71 km, 877 m de dénivelé
Nouveau départ en pente douce puisque nous suivons la vallée de la Sals pendant une dizaine de kilomètres jusqu’à son confluent avec l’Aude à Couiza. Ce chef-lieu de canton d’un peu plus de 1100 habitants a été le fief des Ducs de Joyeuse dont le plus célèbre, Guillaume, fut le chef de la Ligue Catholique opposée à la lignée des Montmorency qui commandait les armées protestantes lors des Guerres de Religion.
De cette époque date le château dont nous ne verrons que le dehors puisqu’il est aujourd’hui un hôtel-restaurant de prestige. L’aspect extérieur avec ses quatre grosses tours d’angle a gardé un aspect militaire médiéval. C’est à l’intérieur que se cache une riante architecture de la Renaissance.
Du passé industriel de ce bourg il ne reste rien. Pourtant Couiza possédait jusqu’à l’entre-deux guerres des fabriques de chapeaux. Le savoir-faire des ouvriers était hérité de soldats de la vallée qui, prisonniers de guerre qui durant la guerre de Trente Ans (1618 – 1648), avait appris le métier de chapelier en Pologne.
La première difficulté de la journée nous attend à la sortie de la ville : une longue côte de 5 ou 6 km permet de s’élever jusqu’à 425 m au-dessus des vignes. La D52 redescend jusqu’à Bouriège. Dans ce tout petit village a vécu Emilia Hazelip, une pionnière de la permaculture, cette manière de cultiver qui imite la nature : les êtres vivants, animaux et végétaux, y vivent en équilibre.
La D121 nous conduit, toujours en pente douce le long de la Corneilla, jusqu’à Limoux. C’est l’occasion de traverser les vignes à l’origine de la Blanquette éponyme, ce vin mousseux qui serait le vin effervescent le plus vieux du monde. Il ne faudra pas se laisser distraire (et après tout pourquoi pas ?) par les nombreux panneaux qui invitent à faire halte chez tel ou tel viticulteur. Pour beaucoup d’entre nous, Limoux évoque bien sûr la cyclomontagnarde des Pyrénées audoises. Au menu de cette année, 242 km et 4193 m de dénivelé pour escalader 9 cols. Ce n’est pas donné à tout le monde !
A la sortie de Limoux nous remonterons paisiblement l’Aude sur quelques km puis le Saint-Polycarpe qui arrose le village du même nom.
On pourra voir en passant les restes d’une puissante abbaye bénédictine. L’aqueduc qui permettait de l’alimenter en eau est encore visible. Les premières mentions de Saint-Polycarpe datent de l’an 844. C’est dire qu’elle a eu le temps de subir de nombreuses vicissitudes. La dernière lui a été fatale. Son dernier abbé, en 1705, soutenait les thèses jansénistes. Mes amis cyclos qui se souviennent de Blaise Pascal et des religieuses de Port-Royal complèteront la doctrine. Grosse colère de Louis XIV qui prononce l’extinction du monastère en 1771.
Dès que l’on quitte la vallée du Saint-Polycarpe, la route s’élève. Il faudra grimper environ 13 km, mais la pente est faible, pour atteindre le col de Valmigère à 705 m. Au passage nous serons passés sous les ruines du château de Belcastel qui présente une particularité : il n’a joué aucun rôle lors de la croisade contre les albigeois ! C’est rare pour un château dans ce pays cathare. Un peu plus loin nous traverserons Missègre. Avec 66 habitants c’est l’une des communes les moins peuplées de France. Il sera difficile de s’y approvisionner.
Passé le col, une jolie descente d’une dizaine de km nous fera passer devant le château d’Arques déjà entrevu. Restera un petit effort : la route remonte la vallée de la Sals et nous retrouverons notre logis.
Couiza, Limoux, Arques (71km-877m-OR n°20373610)
Sortir du camping à droite - À gauche, passer le pont - À droite, D14 - À gauche, D613 - COUIZA - À gauche, D118 - À droite après le pont sur la Sals, rue de la Rampe - Tout droit, rue de l’Église - Passer le pont sur l’Aude - À gauche, av de la Gare - 1ière à droite, passer la voie ferrée - À droite, route de la Chapelle - (km10) - MONTAZELS - Rue de l’École - À droite vers la Mairie - À gauche, rue du Caire - Gauche/Droite, chemin de Fontvieille - À droite, D52 - LE SERPENT - D52 - BOURIÈGE - (km20) - À droite, D121 - MAGRIE - D121 - (km30) - À gauche, D118 - LIMOUX - D118, av Fabre d’Églantine - Prendre la rue à droite après le n°57 - Remonter la rue jusqu’au bout - Traverser le parking - Rue du Pont Neuf - Traverser le pont sur l’Aude - Après le pont à droite, rue Blanquerie - D129 tout droit - St POLYCARPE - (km40) - BUC - D129 - Vers km49, route à droite - À droite, D54 - (km50) - MISSÈGRE - D54 - VALMIGÈGRE - D54 - (km60) - ARQUES - À droite, D613 - SERRES -À gauche, D14 - RENNES LES BAINS - Camping (km71)
Lagrasse – Gorges du Terminet, 76 km, 864 m de dénivelé
C’est la journée des cols ! Neuf au total ! Comme pour la montagnarde des Pyrénées audoises. Mais rassurez-vous. Ce sont des cols doux dont le plus haut n’atteint que 520 m. Et les derniers sont en descente.
La journée commencera par une approche voiture jusqu’à Vignevieille. Puis, un départ paisible puisque nous descendons la vallée de l’Orbieu. Quelques coups de pédales et nous sommes sous le promontoire dominé par les ruines puissantes du château de Durfort.
Voici un des châteaux qui participe de la légende cathare. C’est peut-être le moment de dire un mot sur cette hérésie religieuse qui a semé la guerre dans l’Occitanie. Ses origines sont très discutées mais les recherches historiques trouvent des racines idéologiques dans l’Est de l’Europe, à travers diverses hérésies dont le bogomilisme. Pour faire simple disons que les Albigeois tels qu’ils étaient désignés vers l’an Mil se considéraient alors comme les seuls vrais disciples des apôtres, souhaitant adopter le modèle de vie, les rites et les sacrements des premières communautés chrétiennes. Ils s’appuyaient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament et leur unique prière était le Notre Père. Ils considéraient que les sacrements instaurés par l’Eglise romaine n’avaient aucune valeur. Pas de baptême pour les nouveau-nés, pas de sacrement de l’Eucharistie, pas de mariage, pas de Saints, pas de culte des reliques. L’idéal cathare était fondé sur une vie ascétique. Le seul sacrement reconnu est le consolamentum par imposition des mains. Il est le point de départ d’un choix de vie permettant à la nature divine de l’impétrant de se détacher partiellement de la nature mondaine ou charnelle, et d’accéder au salut. Il n’est administré qu’à des adultes ou des mourants. Le consolament officialise donc le choix du novice ou du mourant à mener une vie chrétienne. Celui qui le reçoit s’engage à ne pas consommer de nourritures provenant des animaux (viandes, œufs, lait, graisses animales…), à ne pas jurer, mentir et tuer. Il faisait d’un croyant cathare un bon homme (bonshommes) ou Parfait ou une bonne dame, membre à son tour d’une sorte de clergé capable d’apporter lui-même le consolament aux mourants. Les bonshommes refusent la propriété privée ce qui s’oppose frontalement à la féodalité de l’époque. Bref, tout est mûr pour que papauté et royauté s’opposent par les armes à cette hérésie ; c’est la croisade contre les Albigeois marquée entre autres horreurs par des bûchers où périssaient les hérétiques. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’apparait le terme cathare popularisé par l’occitanisme des années 1960.
Revenons à Durfort. Ce château, comme les autres va passer de mains en mains au grès des alliances. Tantôt il abritera les partisans de la croisade, tantôt ceux des hérétiques cathares. Comme nombre d’autres châteaux dits cathares il sera remanié après 1659 et le traité des Pyrénées. Il surveille alors la nouvelle frontière entre le royaume de France et celui d’Espagne.
Continuons à suivre sans efforts le cours de l’Orbieu.
Nous arriverons à Lagrasse, ce petit bijou médiéval déjà visité lors de Pentecôte 2021 à Rustiques. L’histoire du village se confond avec celle de l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse. Aujourd’hui, une partie de l’établissement est publique (conseil général de l’Aude) et l’autre privée avec la présence de chanoines traditionalistes. Rien ne nous empêchera de jeter un coup d’œil, entre les grilles, sur la magnifique cour d’honneur très XVIIIe siècle de la partie privée. La communauté religieuse fait beaucoup parler d’elle : d’abord par la production d’une bière d’abbaye mais aussi par des comportements moins honorables. Nous flânerons aussi dans les vieilles rues de la bastide à la recherche de la halle, du pont vieux et d’une dizaine de maisons classées monuments historiques.
Demi-tour pour rattraper la D3 qui nous mènera à Tournissan. Nous franchirons sans peine et sans le remarquer le premier col du jour (col de Prax, 183 m). L’approche de ce petit village sent bon le Midi ; la route est bordée d’une magnifique double rangée de platanes sur 3 km. Entre Tournissan et Saint-Laurent de la Cabrerasse, les plus observateurs signaleront à leurs compères la présence d’un petit dolmen, haut d’à peine 1,50 m dit « la pierre de Charlemagne ».
A la sortie de Saint-Laurent, la route s’élève brusquement. C’est le début d’une montée de plus de 35 km, heureusement entrecoupée de nombreuses descentes. Une halte à Villerouge-Termenès permet de reprendre son souffle. Au cœur d’un village médiéval se trouve un château se développant selon un plan quadrangulaire marqué par quatre fortes tours d’angle ; c’est là que fut brûlé le dernier Parfait cathare en 1321, Guilhem Bélibaste. Une plaque commémore l’évènement.
La route monte encore pour traverser Félines Termenès (cols de la Tranchée et du Prat). Encore quelques km modérément pentus pour franchir le col de Bedos (485 m) et accéder au point haut de la journée : le col de Termes à 520 m d’altitude.

Il ne reste plus qu’à se laisser descendre pour traverser Termes, une de ces minuscules communes des Hautes Corbières. La mémoire a gardé le nom de son seigneur, Olivier de Termes. Fervent cathare, il changea de camp et s’en alla mourir à la tête des Croisés en Terre sainte sous l’étendard de Saint Louis. Village à droite et château ou ce qu’il reste à gauche et nous entrons dans les gorges de Terminet. Elles ne font que trois ou quatre km mais elles sont spectaculaires. Au début du XXe siècle deux tunnels permirent à la D 40 de les suivre au plus près. Des plaques rappellent la mémoire des ouvriers. Encore quelques tours de roue et nous rejoignons nos voitures à Vignevieille.
Lagrasse, Gorges de Terminet (76km-864m-OR n°20373905) avancée voiture
Avancée en voiture jusqu’à VIGNEVIEILLE - Se garer vers la mairie - À droite, D212 - château de Durfort - St MARTIN DES PUITS - (km10) - St PIERRE DES CHAMPS - D212 - À gauche, D23 - À gauche, D3 - LAGRASSE - Repartir d’où on vient par la D3 - (km20) - À gauche, D3 - TOURNISSAN - St LAURENT DE LA CABRERISSE - Traverser le pont sur la Nielle - À droite, rue de la Beureda - À gauche, rue de Lasieras - Tout droit, chemin du Rabais - (km30) - À droite, D106 - COUSTOUGE - D106 - (km40) - COL DE RIOURE - À droite, D40 - COL DE L’ESCASSIE - ALBAS - D40 - (km50) - COL DU PRAT - À gauche, D613 - VILLEROUGE TERMENÈS - D613 - (km60) - COL DE BEDOS - À droite, D40 - COL DE TERMES - D40 - COL CAROUN - TERMES - (km70) - D40 - GORGES DU TERMINET - D40 - À gauche, D212 -VIGNEVIEILLE (km76)
Saint-Paul-de-Fenouillet – Gorges de Galamus, 67 km, 1142 m de dénivelé
Une fois n’est pas coutume, la route s’élève dès le départ. Et elle va s’élever pendant presque 20 km avec quelques rares descentes.
Procédons par ordre. Au départ, personne n’aura envie de quitter la D 14 pour suivre à pied un sentier permettant de se rafraichir à la source de la Madeleine. C’est une visite à faire avant ou après une journée de pédalage. Mieux vaut continuer en direction de Bugarach. Une pente plutôt modérée permet d’atteindre ce village au bout de 7 à 8 km d’efforts. Droit devant nous se dresse le pic de Bugarach, point culminant des Corbières à 1230 m. Si le village, un modeste bourg, ne présente aucun monument remarquable, son nom raisonne dans les têtes tant il a intéressé les médias au début du XXIe siècle. C’était dû à une fréquentation hippie hors du commun. Les baba cool étaient attirés en ce lieu par de supposées propriétés telluriques ou une activité OVNI. Le lieu était propice pour expérimenter des perceptions sensorielles et des états de conscience modifiés par l’usage de plantes qui ne poussent pas particulièrement en ces lieux ni dans votre jardin ! L’acmé du mouvement fut atteinte fin 2012. L’idée se répandit parmi les hippies que le village serait épargné par une fin du monde annoncée pour décembre. L’afflux était tel que le 21 décembre la gendarmerie se vit dans l’obligation d’interdire l’accès au village et au pic de Bugarach. La terre ne trembla pas ce jour-là et le village reprit sa sérénité … encore que. Je me souviens d’une randonnée, il y a une dizaine d’années, au cours de laquelle j’avais croisé des individus en pantalons bouffants assez éloignés du code vestimentaire d’un paysan audois. Nous ouvrirons donc un œil amusé !
La pente va devenir plus sévère pendant deux ou trois km pour s’adoucir et attaquer le col de Saint Louis et ses 8 km de montée entrecoupée par une longue descente. Le col franchi (696 m) on bascule vers Caudiès-de-Fenouillèdes et la vallée de la Balzane. La descente est beaucoup plus raide. Ce passage était redouté au XIXe siècle. Voici ce que les gazettes en disent vers 1830 : La route, taillée dans le roc, longe constamment un précipice affreux. Ce passage est très-redouté des voyageurs renfermés dans les voitures publiques ; la descente surtout est effrayante par la rapide impulsion que la nature du terrain imprime au véhicule et par l’allure que l’on donne aux chevaux pour éviter les dangers qu’une course trop lente pourrait engendrer. En 1839 le Duc Philippe d’Orléans se rendant à Port-Vendres pour s’embarquer vers l’Algérie garda un si mauvais souvenir de cette traversée montagnarde qu’il ordonna la construction d’une route sécurisée, la Route impériale 117. Un voiturier y est mort en 1860. Si vous êtes attentifs vous verrez une croix de fer qui commémore l’accident. Comme toujours, les travaux traînèrent et ce n’est que sous la Troisième République qu’un colimaçon fut construit pour adoucir la pente. Nous passerons ainsi élégamment sur le tablier du pont avant de passer sous ses arches.
Caudiès-de-Fenouillèdes est un paisible bourg rural dans la vallée de l’Agly qui nous donne l’opportunité de rouler quelques km dans les Pyrénées-Orientales. Nous passerons devant la Tour du Viguier dans le centre du village avant d’emprunter la D20 pour rallier Saint-Paul-de-Fenouillet.
Le parcours descendant est coupé par une jolie montée au milieu des vignes. Passé Prugnanes la route descend jusqu’à Saint-Paul-de-Fenouillet. Toutes les rues convergent vers l’église dont le clocher est habillé d’un campanile en fer forgé qui évoque toujours pour moi un parfum de Roussillon. Les croquants aux amandes qui font la réputation de la ville n’ont pas d’odeur mais voyagent très bien dans la sacoche avant !
A la sortie de Saint-Paul la D7 grimpe à travers les vignes sur 3 ou 4 km à la recherche de l’Agly. Elle retrouve la rivière au niveau de l’ermitage Saint Antoine qui marque l’entrée des gorges de Galamus. L’Agly s’est frayé un passage étroit dans ce chaînon calcaire qui sépare les Pyrénées-Orientales de l’Aude. L’ermitage, construit à l’entrée d’une grotte, se voit parfaitement en contrebas depuis un petit belvédère. C’est un lieu de pèlerinage couru les lundis de Pâques et de Pentecôte. Avant de reprendre le vélo on ne manquera pas de se retourner pour admirer le Canigou, visible ici en majesté. La route a été construite vers 1890 à la barre à mine par des hommes attachés à des cordes ! Elle va nous offrir pendant deux km des vues exceptionnelles sur les gorges. Comme elle monte, nous aurons tout notre temps pour admirer. Très étroite, il faudra périodiquement mettre pied à terre pour laisser passer les voitures. Et si la tramontane souffle il faudra éviter les embardées.
Passé Cubières-sur-Cinoble qui marque la fin des gorges de Galamus il nous encore six ou sept km d’une montée sévère pour franchir le col du Linas (667 m). Le plus dur est fait. La route descend à présent presque toujours jusqu’à Rennes-les-Bains.
Bugarach, St Paul de Fenouillet, Gorges de Galamus (67km-1142m-OR n°20373318)
Sortir du camping à gauche, chemin de la Bernède - À droite, traverser la rivière - À gauche, D14 - BUGARACH - À la sortie de Bugarach, à droite, D45 - (km10) - À gauche, D46 - COL DE St LOUIS- À gauche, D9 - (km20) - Château des Maures - CAUDIÈS DE FENOUILLÈDES - À gauche, D20 - (km30) - À gauche, D117 - St PAUL DE FENOUILLET - À gauche, D7 - (km40) - GORGES DE GALAMUS- CUBIÈRES SUR CINOBLE - À gauche, D14 - COL DE BAUCAREL - (km50) - COL DE LINAS - BUGARACH - D14 - (km60) - RENNES LES BAINS (km67)
Espéraza–Rennes-le-Château, 70 km, 856 m de dénivelé
Départ tranquille du camping puisque nous suivons la vallée de la Sals jusqu’à son confluent avec l’Aude à Couiza. La D14 et la D613 n’ont rien d’excitant. A Couiza nous saluerons le château des Ducs de Joyeuse (voir parcours Couiza – Limoux– Arques) et poursuivrons une route insipide jusqu’à Espéraza. Nous franchirons l’Aude évoquant au passage une profession peu commune et disparue : celle des « carrassiers » ou radeliers, qui convoyaient des trains de bois jusqu’à la mer où les grumes servaient à la construction navale. Plus près de notre époque, au XIXe et début XXe siècle, Espéraza fabriquait en quantité des chapeaux de feutre de laine au point de devenir le deuxième centre mondial de cette production. On a raconté l’origine de cette industrie dans le circuit « Couiza – Limoux– Arques ». Il n’en reste rien. Même le rugby n’est plus ce qu’il était quand le club local était champion de France il y a presque un siècle. Pour que l’on parle un peu plus d’Espéraza il faut attendre 1989 et la découverte fortuite d’un œuf de… dinosaure suivie de celles de nombreux fossiles de ces sauropodes.

Le graal pour un paléontologue a été la découverte du squelette complet d’Ampelosaurus atacis c’est-à-dire le lézard des vignobles de l’Aude. Et quel lézard ! 12 mètres de long. Il vivait tranquillement dans une plaine alluviale il y a 75 millions d’années. Monstrueux mais pas méchant car avec des dents très émoussées il était obligé d’avaler des cailloux pour mâcher les herbes dont il se nourrissait. Comme les poules ! Ce qui prouve d’ailleurs sa parenté avec les oiseaux. Vous pourrez le voir au « musée des dinosaures d’Espéraza » le seul à être consacré en entier aux dinosaures.
Au bout de 15 km, la route commence à s’élever très mollement en remontant le Faby, un affluent de l’Aude. La pente devient sérieuse après 20 km aux environ de Rouvenac. Ce petit village a eu des attaches avec Edgar Faure. Les plus « soixante-huitards » d’entre nous se souviendront de ses efforts pour remettre de l’ordre dans les universités. Les plus jeunes évoqueront la TVA qu’il inventa ! La pente longue de six ou sept km devient plus sévère pour franchir le col de Saint Jean (445 m). Une courte descente et la D12 remonte pour atteindre le col des Tougnets à 558 m d’altitude. Ce petit col serait insignifiant s’il ne marquait le partage des eaux entre Océan et Méditerranée. Il ne reste plus qu’à se laisser descendre pour faire la connaissance de Puivert un haut lieu cathare. Après les paysages âpres des Basses Corbières nous trouverons ici un puits de verdure.
Le château cathare, du XIIe siècle, a subi les assauts des sbires de Simon de Montfort en 1210. Comme les autres châteaux cathares, une fois annexé par le royaume de France, il a été fortement remanié. L’édifice actuel, bien planté sur sa colline et visible de loin, ne date que du XVe siècle. Son donjon carré de 32 m de haut est parfaitement conservé. Il sert au tournage de nombreux films.
La D117 va remonter en pente douce jusqu’à Nébias, village situé comme le col des Tougnets sur la ligne de partage des eaux. Par Brenac et Campagne-sur-Aude, la D2 nous ramène à Espéraza puis Couiza. Environ 5 km a très fort pourcentage (il y a du 9%) nous amènent à Rennes-le-Château, un piton qui domine une boucle de l’Aude. Mais l’effort sera récompensé. Par la vue bien sûr qui s’étend jusqu’aux Pyrénées, mais surtout par l’évocation de l’étrange personnage qu’était l’abbé Béranger Saunière. En 1891 ce prêtre aux origines modestes entreprit de très onéreux travaux pour restaurer l’église du village fort mal en point. Au cours des travaux des parchemins anciens furent découverts mais il n’en reste aucune trace. Quoi était-il écrit dessus ? Une pierre tombale est aussi déplacée sans que l’on sache ce qu’elle dissimulait. Et pour ajouter au mystère des trouvailles, l’abbé Saunière se met à creuser frénétiquement dans le cimetière. Drill baby, drill comme le dit le Président Trump. Mais ce n’est pas du pétrole que cherche l’abbé ; ce sont des trésors. La rumeur publique affirme qu’il en trouve puisqu’il dépense sans compter. Il achète des terrains, aménage un jardin d’agrément avec une ménagerie, une serre, construit deux tours (une en verre et une en pierre, la tour Magdala) reliées par un chemin de ronde mais aussi une maison, la villa Béthanie, petite mais luxueuse comparée aux autres maisons du village. Tout ceci agite l’imagination si bien que jusqu’à aujourd’hui on creuse et on cherche. En réalité l’argent de l’abbé Saunière provenait de dons et surtout d’un trafic de messes. Rien de mystérieux mais de quoi attirer les curieux dont nous ferons partie !
Il restera encore une dizaine de km à franchir par une route tortueuse et de bonnes côtes à grimper avant de redescendre dans la vallée de la Blanque et rejoindre Rennes-les-Bains.
Espéraza, Rennes le Château (70km-856m-OR n°20369266)
Sortir du camping à droite - À gauche, passer le pont sur la Sals - À droite, D14 - À gauche, D613 - COUIZA - À gauche, D118 - À droite, passer le pont sur l’Aude - À gauche, Av du Pont Neuf - (km10) - Longer l’Aude jusqu’à ESPÉRAZA - Traverser le village tout droit, D12 - FA - D12 - ROUVENAC - D12 - (km20) - COL DES TOUGNETS - Au carrefour du col, tout droit, D121 - (km30) - PUIVERT - À gauche, D117 (sur 6km) - Route à gauche, juste avant NÉBIAS - Traverser le village tout droit - Au carrefour légèrement à gauche, chemin de la Clairette - À gauche, D2 - (km40) - BRENAC - D2 - À gauche, D2 - CAMPAGNE SUR AUDE - Au grand rond point, en face, Av d’Espéraza - Longer l’Aude - (km50) - ESPÉRAZA - À droite, D12 - Traverser le village tout droit - À droite, traverser l’Aude par le Pont Neuf - À gauche, D118 - 1ière route à droite, D52 - Monter à RENNES LE CHÂTEAU - (km60) - Redescendre du village puis 1ière route à droite - Lieu dit "La Maurine" - À gauche, D14 - Avant RENNES LES BAINS à droite, traverser le pont sur la Sals - De suite à gauche, chemin de la Bernède - Camping à droite (km70)