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Eté 2025 - VI dans les Dolomites et à travers la Suisse

vendredi 3 octobre 2025, par Carole Lemoine

Dans la montée du Costalunga

27 juin, après une vingtaine d’heures de voyage en bus au départ de Toulouse, je débarque avec mon vélo à Bolzano au nord de l’Italie pour rejoindre mes compagnons de virée dans les Dolomites. Le temps est très chaud et la première nuit de camping se fait à la belle étoile.
28 juin, c’est parti ! Le temps de nous extraire de la ville de Bolzano, fort bien pourvue en pistes cyclables, et nous nous engageons sur une petite route qui nous fait prendre rapidement de l’altitude. La route fait place à une piste forestière, roulable au début avec mon gravel, mais le pourcentage change rapidement, mes compagnons en VTT passent sans difficulté ; pierraille, développement inadapté font que je dois mettre pied à terre et pousser le vélo. Il apparaît évident que je ne pourrai pas toujours les suivre sur l’itinéraire initial. Qu’importe, je réajuste chaque jour et on se fixe des points où se retrouver.
Nous avons choisi l’option du camping ce qui, par moment, s’est avéré compliqué du fait de l’absence de camping dans la zone traversée ou de camping peu arrangeant sur le nombre minimum de nuitées, à laquelle s’est donc rajoutée l’option du camping sauvage au bord d’une jolie rivière et l’option du « squat » d’un terrain de sport et de ses commodités, robinet, tables, bancs et auvent.

Pauses café, pique-nique, goûter ...

Je ne me suis pas embarrassée de popotes et autres matériels, un gobelet, une cuiller et un couteau suffisent. Le ravitaillement journalier se fait au premier commerce ouvert, boulangerie ou épicerie, une petite pause café venant agrémenter la mi-journée ainsi qu’un bon repas revigorant le soir au restaurant. De belles occasions pour goûter et comparer tous ces « appflestrudel » (strudel aux pommes), excellentes pâtisseries riches en pommes, cannelles et raisins secs et très peu sucrées.

Sur la route du lac de Braies
Le lac de Braies

Nous enchaînons ces 6 jours dans des décors de carte postale, sur des routes magnifiques, de petites routes de campagne et des chemins sauvages.

Nous avons adoré l’ancienne voie ferrée, aménagée en piste cyclable (n°E1), qui relie Cortina d’Ampezzo à Dobbiaco, point le plus à l’Est de notre randonnée. De là nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de l’Autriche. C’est tentant, on attend la fin de l’orage et on décide d’y faire un saut. On a le temps, les jours sont longs. Nous voilà sur la route n°3, qui peut nous emmener jusqu’en Croatie, mais on rebrousse sagement notre chemin après une bonne petite bière Autrichienne avant de retrouver notre camping à Dobbiaco.
Les cols s’enchaînent au fil des jours. Un panneau au sommet, les annonce dans 3 langues différentes (ladin, italien et allemand), l’altitude reste la même, ouf !
En italien donc,les Passo Costalunga (1752m), Passo Pordoi (2239m) où on est accueilli au sommet par un couple de cyclo qui a suivi notre ascension et qui nous offre des crêpes chocolat-banane faites maison (hé oui ! ils ont tout le barda pour cuisiner) ; nous les remercions chaudement et partageons avec eux notre repas.

Le belvédère de Colle Santa Lucia

Le belvédère de Colle Santa Lucia en apéritif du terrible Passo di Giau (2236m), un classique du Giro ; la couleur est annoncée dès les premiers coups de pédale. Nous recevons, pauvres cyclo bien chargés, les encouragements et félicitations de la multitude de cyclistes lancés à l’assaut de ses pentes qui ne laissent aucun répit sur près de 10 km.

En route vers le Passo Costalunga
Passo Pordoi - Hommage à Fausto Coppi

Le modeste Passo Cimabanche (1530m), enfin le sublime Passo delle Erbe (1987m), ultime gros col de ce séjour Dolomitique, avec son décors enchanteur, son beau chalet-restaurant où nous attendait le meilleur appflestrudel jamais dégusté !

Le Passo Delle Erbe et son divin strudel aux pommes

Et puis, c’est la descente longue et exaltante, j’en oublie mon itinéraire et manque la bifurcation vers le village de Gudon où on doit se retrouver avant de se séparer (les VTTistes ont prévu, le lendemain, une journée 100% sentiers de montagne, sans possibilité d’évitement pour moi. J’ai donc décidé de redescendre directement vers Bolzano par la piste cyclable n°1 qui longe la rivière Talvera). Me voilà en bas, dans la vallée, prise au piège de travaux gigantesques, entre rivière, voie ferrée, autoroute et voie rapide. La piste cyclable est là, mais impossible d’y accéder, je dois remonter à Gudon... comme 4 autres cyclistes qui se sont aussi faits avoir. J’avertis mes compagnons et leur dis à demain. Je remonte et, la bifurcation est bien rude, à croire que je l’avais pressenti. Mais me voilà enfin sur le bon chemin, je n’ai plus qu’à me laisser filer sur une piste cyclable sans charme ni surprise, si ce n’est un gros vent de face.

Otzï, l’homme des glaces

Je passe le lendemain à visiter la jolie ville de Bolzano et son célèbre Musée Archéologique qui présente une très belle exposition sur Otzï, l’homme des glaces, retrouvé dans les années 90 par deux promeneurs, sur les bords d’un glacier. C’est passionnant. Tout son barda est exposé, les choses essentielles à son voyage et soudain, me saute aux yeux la similitude avec les miennes.
Je le salue par la lucarne de son sarcophage d’acier.

Le joli bourg médiéval de Glorenza / Glurns

Dernière soirée tous ensemble au restaurant du camping. Demain on se sépare, retour sur Toulouse pour les uns, ultime étape en Italie, sur la via Claudia Augusta, le long de l’Adige pour les autres, avant une nouvelle scission l’un vers le Nord, l’Autriche, l’Allemagne et la France, et l’autre plein Ouest à travers la Suisse jusqu’en Haute-Savoie.

6 juillet, nous voilà au pied du panneau indicateur, marquant notre séparation ; directions l’Autriche ou la Suisse.
On se sépare - à bientôt, bon voyage à toi ! - à chacun désormais de mener sa barque.
Au menu de cette deuxième semaine, l’agrégation de portions de différents itinéraires me permettant de garder le cap à l’Ouest : le Val Müstair (route n°27), la route des Grisons (n°6), la route du Rhin (n°2), la route du Rhône (n°1) et probablement le chemin des vignobles (n°72) pour rompre la monotonie du Rhône. La météo va me rappeler que la pluie et le froid existent encore et légèrement contrecarrer mes plans initiaux. Je ne remonterai malheureusement pas le Rhin Alpin, autrement qu’en train et ne verrai sa source au col de l’Oberalppass qu’à travers les vitres mouillées.
Le changement de décors est radical. Le paisible et verdoyant val Müstair offre d’agréables pistes forestières, où la brume matinale se dissipe peu à peu

Le Val Müstair

et de très beaux villages aux maisons magnifiquement décorées de fresques traditionnelles.

Les maisons Engadines

Déjà mon premier col Suisse, le Pass dal Fuorn (2149m) j’y arrive après une longue mais agréable montée sur une large route vide de circulation. J’atteins ma première étape en pleine couse cycliste (19ième Engadin Radmarathon, 4-6 juillet).
Puis vient la route des Grisons, qui passe à travers champs, puis s’élève sur le coteau, dans les bois. Les points de vue sur la vallée sont très beaux.

La route des Grisons

Objectif, gagner le bourg de La Punt qui marque le départ de l’ascension du 2ième gros col, l’Albulapass (2315m) par la Via d’Alvra. Là aussi la route déserte, est somptueuse. Les Alpes, grandioses, s’ouvrent à moi. La montée est rude. Au col, quelques rares cyclistes se restaurent. Il fait froid.

La descente de l’Albulapass

Des affaires chaudes s’imposent pour la longue descente qui va me faire traverser tous les étages de végétation et de climat alpins. La route et le chemin de fer font des entrelacs, un petit train rouge ne cesse d’apparaître et disparaître, au détour d’un virage, sur un viaduc enjambant la route, à travers les arbres, à la sortie d’un tunnel. C’est un vrai jeu de piste que de le suivre et il apparaît bien souvent là où on s’y attend le moins.
A peine arrivée à l’étape du jour, la pluie se met à tomber. Ma tente, mouillée de la nuit précédente, le reste. La pluie redouble d’intensité pendant la nuit et continue à tomber le lendemain. Les prévisions météo sont mauvaises, les cyclos du camping désappointés ; je vais aller enrichir les chemins de fer Suisses...

La route du Rhin sous la pluie et en train - Arrivée aux sources du Rhin

Voyager en train en Suisse avec son vélo, est très facile, ponctualité, confort, transits sans surprise, application conviviale et ergonomique, que j’avais pris soin de télécharger avant mon départ. J’arrive à la station de ski d’Andermatt, en tout début d’après-midi, malgré le soleil qui refait une timide apparition il fait très froid et, un nouveau coup d’œil à la météo m’indique qu’il vaut mieux éviter la montée au col aujourd’hui. Par contre, demain il y fera beau. Pas possible de rester à Andermatt pour la nuit : le camping ? je ne suis pas équipée pour le froid et il va faire froid pendant la nuit ; l’hôtel ? rien à moins de 300 euros... qu’à cela ne tienne, je ferai le col en passant par l’autre versant. Je reprends donc un train qui passe sous la montagne et je descends à Oberwald, sous la pluie. Je trouve facilement un hôtel, à un prix plus raisonnable. Bienvenue dans le Valais !

La source du Rhône
Furkapass - vue sur la route de montée au col, la voie ferrée et le Rhône

Me voilà sur la route du Rhône, à rebours de ce que j’avais initialement prévu. L’hôtel a gentiment accepté de garder mon chargement le temps de mon aller-retour au col de FurkaPass (2436m) point culminant de ces 15 jours de voyage. Beau temps frais et venteux, la montée longue mais régulière se redresse vers la fin et offre des points de vue saisissants sur les montagnes alentours et sur ce que je tenais tant à voir, la source et le glacier du Rhône. Je savoure l’instant.

Le glacier du Rhône
Le Rhône, joli petit torrent

Cette première étape de la route du Rhône est splendide : dans une haute-vallée, sur de jolis sentiers le long du Rhône qui n’est pour l’instant qu’un torrent de montagne. Difficile de faire le rapprochement avec le large fleuve qu’on connaît en France.

Sion

L’enchantement prend fin dès le lendemain, au fur et à mesure de la descente dans la vallée qui s’industrialise et s’urbanise rapidement. Retour à la civilisation et au bruit.
J’en profite pour visiter Sion et ses alentours.

Le château-fort de Bas-Châtillon et la haie d’honneur de ses seigneurs
Le château construit aux XIe et XIIe siècles, où se succéda une longue dynastie de seigneurs, fut détruit au XIVe siècle.
Le chemin des vignobles, ça grimpe fort !

Voilà le chemin des vignobles ! Pourquoi ne pas aller faire un tour à Crans-Montana et passer la nuit dans son camping au milieu des bois ? Les petites routes à travers les vignes sont très très raides et m’obligent à mettre pied à terre. Je dépose mes affaires au camping et termine ma journée par une petite boucle au-dessus de la station, avec le col de Crans-Montana (1800m).

A l’approche de Martigny - Le vignoble
La vallée du Rhône, en direction du Léman

Puis, voilà l’ultime étape, je poursuis sur le chemin des vignobles qui me ramène sur la route du Rhône tout près de Martigny. De là le fleuve, qui a bien grossi, opère un virage à 90° pour aller se jeter, quelques dizaines de km plus loin dans le lac Léman. Je quitte la vallée et emprunte une route qui va me faire découvrir les impressionnantes gorges du Trièges et plusieurs petits villages valaisans accrochés au flanc de la montagne.

La petite gare perchée de Le Trétien (Valais)

Et puis, au village de Le Trétien, la route laisse la place au Chemin des diligences, caillouteux et très escarpé. Pas d’autres choix que d’attraper le petit train du Mont-Blanc. Passage de la frontière franco-suisse, encore quelques coups de pédales et je suis arrivée.

Je suis revenue, cette fin d’été, faire ce fameux Chemin des Diligences. En VTT cette fois.
J’ai bien fait de prendre le petit train.;-)

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