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Hivernale Ardéchoise

mercredi 19 février 2025, par Carole Lemoine

Hivernale 2025 en Ardèche, 4 journées épiques dans la « goutte froide », ou les aventures de 4 copains (Carole, Marie-Hélène, Olivier et Philippe) à vélo.

8 février : cette première journée est une ascension continue de 1300m. Nous avons confirmé notre venue à nos hôtes du soir, très inquiets quant à la météo du jour. Il fait encore nuit quand nous quittons la tristounette cité de Saint-Rampert-d’Albon, sur le Rhône. Nous sommes tout de suite dans le bain et attaquons la première difficulté qui nous mène à Annonay. La pluie, comme prévu, est au rendez-vous mais ne nous décourage pas. Nous avons donné toute notre confiance à notre très optimiste JO affirmant qu’elle est le gage que la neige ne tiendra pas sur la route (oui, oui, on connaît cette théorie ...). Pose-café, achats pour le casse-croûte du midi et nous poursuivons sur la route du Puy. La pente se fait plus forte à l’attaque du col des Baraques. La pluie se change progressivement en neige et recouvre tout, les cyclistes comme la route. Cela ne gêne pas notre progression ni n’entame notre optimisme.

Col des Baraques, 1072m, il vente, il neige à gros flocons. Nous ciblons maintenant les traces des pneus de voiture pour avancer. Incursion en Haute-Loire, à Saint-Bonnet-Le-Froid, la bien nommée. Nous trouvons refuge, Marie et moi au café du village dans l’attente d’Olivier et Philippe, qui tardent à arriver. On se retrouve pieds-nus, les pieds contre le radiateur, nos chaussures, qu’on croyait étanches s’étant transformées en baignoires ! Un couple fait irruption dans le café pour nous dire qu’il a déposé un vélo à l’entrée et, que nos 2 compagnons finissent la route à pied. Tout s’explique ! Olivier a éclaté un pneu qu’il n’a pas réussi à démonter, le couple s’est gentiment proposé d’embarquer le vélo dans sa petite auto. Deuxième miracle, un client du café lui cède l’un de ses pneus de vélo pour la réparation ! Nous voilà repartis pour les 12 derniers kilomètres, la neige est très épaisse et tombe toujours, les vélos une fois plantés dedans, tiennent tous seuls ! Les chasse-neiges passent et repassent mais cela ne suffit pas pour nous assurer la stabilité. Malgré une concentration maximale, la moindre éclaboussure de voiture, la moindre pensée, le moindre clignement d’oeil nous font partir en dérapage aussi chaque centaine de mètres parcouru à vélo devient le petit plaisir de la journée. Nous recevons des encouragements des automobilistes, certains se proposent gentiment de nous véhiculer, autant de gestes appréciables qui entretiennent notre bonne humeur. Et puis surgit du brouillard la voiture de nos hôtes qui se trouvent aussitôt rassurés de nous voir arriver. Ils nous donnent rendez-vous dans le village de Devesset pour nous guider jusqu’au gîte que nous atteindrons à la nuit.
Nous passons la soirée à peaufiner un plan B. On réserve la décision finale au lendemain.

09 février : Éblouissement matinal de la neige sous le soleil. Les paysages sont de vrais merveilles, la récompense de nos efforts de la veille est là et, on ne sait où donner des yeux. On roule avec délice sur la neige bien tassée, on apprend vite à repérer les endroits scabreux et on avance maintenant « rapidement ». Puis vient le moment de décider de notre stratégie : se laisser griser par ces paysages sublimes et entamer l’ascension vers Les Estables ou redescendre sagement vers Privas ?
De l’avis général, il ne semble pas raisonnable de poursuivre sur l’itinéraire initial, on monte encore plus haut que la veille, pour autant de dénivelé, sans pneus spéciaux on a de fortes chance de pousser les vélos. De plus la météo du lendemain n’est pas bonne et risque de rendre la redescente très délicate. Va donc pour Privas. Nous atteignons Saint-Egrève où nous prenons un café en terrasse. Puis nous empruntons une belle route qui nous amène sur la DolceVia, ancienne voie de chemin de fer réaménagée en voie verte. C’est dimanche, tout est calme, la neige disparaît progressivement. Nous atteignons la DolceVia que nous descendons sur une trentaine de km jusqu’à Les Ollières/Eyrieux. Nous partons alors à l’attaque du col du Moulin à Vent pour ensuite redescendre sur Privas. Nous logeons dans un gîte d’étape situé sur l’autre voie verte de Privas (La Payre). Nous sommes les premiers clients depuis septembre dernier.

10 février : Aujourd’hui est une autre affaire, grosse étape de 88km et 1570m de déniv+. Au calme des 2 jours précédents, succède « l’enfer » des gros axes routiers et de leur circulation. On n’a pas le choix si l’on veut rallier le gîte de ce soir à Villefort, qu’on a conservé dans notre plan B.
Direction Aubenas. Heureusement la route est large et les à-côtés nous permettent de rouler relativement tranquillement. Les cols s’enchainent, col de l’Arénier, col de l’Escrinet, col d’Auriolles, parfois on se demande, ce qu’un col vient faire sur du plat, mais bon... On passe sur l’Ardèche, on dépasse Aubenas, on emprunte une ancienne voie de chemin de fer, qui nous repose un peu des tumultes de la circulation. Des petits bourgs aux noms amusants, « Prends-toi-Garde », « Joyeuse » et puis changement de vallée et la très longue montée jusqu’au col du Mas de l’Ayre, où on retrouve la neige, le brouillard et la pluie qui demande toute notre vigilance dans l’ultime descente jusqu’à Villefort en Lozère.

11 février : La pluie et le brouillard sont encore de la partie, on va éviter de faire du tourisme. Direction Alès. On a le bonheur de passer dans le centre de Génolhac et de s’arrêter dans un petit café de village comme on les aime, avec son vieux patron déjà sur le pont de si bon matin et ses habitués. Le mobilier, le décor tout est chaleureux, on savoure ces instants au chaud. Et puis c’est reparti, les routes dans le coin sont plus calmes, on passe le col des Portes, il reste encore un petit raidillon avant Alès mais on peut dire que c’est gagné. A travers le brouillard et la pluie on devine de beaux paysages et puis la ville nous happe et nous voilà à la gare.

Les images de nos aventures, qui ne feront que confirmer mon histoire :

https://www.youtube.com/watch?v=XIp7FlMWiqU

Carole Lemoine